Soames ausculta longuement le

shérif. Devant et derrière. Puis il rangea son stéthoscope et prit un

abaisse-langue pour lui examiner la gorge. L’examen terminé, il cassa l’abaisse-langue

en deux et le jeta dans la corbeille.

– Et alors ? demanda

Baker.

Soames enfonça les doigts de sa

main droite dans le cou de Baker, sous la mâchoire. Baker recula en grimaçant.

– Pas la peine de demander

si ça fait mal, dit Soames. John, rentrez chez vous et couchez-vous. Ce n’est

pas un conseil, c’est un ordre.

Le shérif tiquait un peu.

– Ambrose, dit-il

tranquillement, vous savez bien que c’est impossible. J’ai trois prisonniers

que je dois emmener à Camden cet après-midi. J’ai laissé le petit gars avec eux

hier soir, mais ce n’était pas une idée très brillante, et je ne veux pas recommencer.

Il est muet. Si j’avais eu toute ma tête, je n’aurais jamais décidé ça hier

soir.

– Oubliez ces pauvres types,

John, et occupez-vous de vos problèmes. Parce que vous en avez. Une infection

des voies respiratoires, et pas piquée des vers si j’en crois mes oreilles, avec

de la fièvre en plus. Vos tuyaux sont malades, Johnny, et pour être bien franc,

ce n’est pas une plaisanterie avec un homme qui trimbale toute cette viande

avec lui. Allez vous coucher. Si vous vous sentez bien demain matin

débarrassez-vous de vos types. Ou mieux, demandez à la police de l’État de

venir les chercher.

Baker se tourna vers Nick, comme

pour s’excuser :

– Tu sais, je me sens

vraiment crevé. Peut-être qu’avec un peu de repos…

Rentrez chez vous et

restez au lit. Je vais faire attention. Et puis, je dois gagner assez d’argent

pour payer les calmants.

Rien de tel qu’un

drogué en manque pour travailler, dit Soames en ricanant.

Baker prit les deux feuilles de

papier où Nick racontait sa vie.

– Je peux les faire lire à

Jane ? Elle te trouve très sympathique, Nick.

Naturellement, elle est

très gentille.

Ça, tu peux le dire,

dit Baker en reboutonnant sa chemise. Je sens que la fièvre revient, et très

fort. Je croyais qu’elle avait foutu le camp.

– Prenez de l’aspirine, dit

Soames en bouclant sa sacoche. C’est cette infection des ganglions que je n’aime

pas du tout.

– Tu trouveras une boîte de

cigares dans le tiroir du bas, dit Baker. La petite caisse. Passe prendre tes

médicaments quand tu iras déjeuner. Ces pauvres cons n’ont pas grand-chose dans

le pantalon. Ils devraient se tenir à carreau. Laisse un reçu dans la boîte

pour l’argent que tu prends. Je vais appeler la police de l’État et tu seras débarrassé

de ces types avant ce soir.

Nick leva le pouce en l’air.

– Je te fais drôlement

confiance. Pourtant, je te connais pas très bien. Mais Jane dit que ça ira. Tu

as la tête sur les épaules.

Nick hocha la tête.

Jane Baker était arrivée vers six

heures, hier soir, avec un petit plat qu’elle avait préparé pour lui et un

litre de lait.

Merci beaucoup. Comment

va votre mari ?

Elle se mit à rire, petite femme

aux cheveux châtains jolie dans sa chemise à carreaux et ses jeans délavés.

– Il voulait venir lui-même,

mais je l’en ai empêché. Il avait tellement de fièvre cet après-midi que j’ai

eu vraiment peur. Mais il ne fait presque plus de température ce soir. Je pense

que c’est la police de l’État qui lui a provoqué une poussée de fièvre. John a

l’habitude de piquer une crise chaque fois qu’il a affaire aux types de la

police de l’État… Ils lui ont dit qu’ils ne pouvaient envoyer personne chercher

ses prisonniers avant neuf heures demain matin. Beaucoup de monde en congé de

maladie, au moins vingt. Et ceux qui étaient de service ont passé leur temps à

transporter des malades à l’hôpital, à Camden ou même à Pine Bluff. On dirait

une épidémie. Et j’ai l’impression que le docteur Ambrose Soames est bien plus

inquiet qu’il ne le dit.

Elle avait l’air inquiète elle

aussi. Puis elle sortit de sa poche les deux feuillets pliés en deux.

– Quelle histoire, dit-elle

d’une voix douce. Vous n’avez vraiment pas eu de chance… Et la manière dont

vous avez surmonté vos handicaps, c’est tout simplement extraordinaire. Je

voudrais m’excuser encore pour mon frère.

Embarrassé, Nick se contenta de

hausser les épaules.

– J’espère que vous allez

rester à Shoyo. Mon mari vous aime bien. Et moi aussi. Faites attention à ces

types.

Je vais faire attention.

Dites au shérif que j’espère qu’il va aller mieux.

– Je vais le lui dire.

Elle sortit. Nick passa une nuit

agitée, se levant de temps en temps pour aller jeter un coup d’œil sur ses

trois pensionnaires. Non, ils ne roulaient plus des mécaniques maintenant, à

dix heures, ils étaient tous endormis. Deux types vinrent voir si tout allait

bien et Nick remarqua que tous les deux paraissaient enrhumés.

Il fit des rêves étranges, et

tout ce dont il put se rappeler lorsqu’il se réveilla fut qu’il marchait dans

un immense champ de maïs vert, à la recherche de quelque chose, mais tenaillé

par la peur d’une autre chose qui semblait être derrière lui.

Il se réveilla

tôt et se mit à balayer méticuleusement le couloir qui séparait les deux

rangées de cellules, sans s’occuper de Billy Warner et de Mike Childress. Au

moment où il allait sortir, Billy se mit à crier derrière lui :

– Ray va revenir tu sais. Et

quand il va t’attraper, ça te suffira plus à être sourd-muet, tu voudras sûrement

être aveugle en plus !

Nick, le dos tourné, ne comprit

pas.

De retour au bureau, il prit un

vieux numéro de la revue Time. Il pensa un instant poser les pieds sur le

bureau, mais y renonça aussitôt, au cas où le shérif viendrait faire un tour.

À huit heures, il se demandait un

peu inquiet si le shérif Baker n’avait pas fait une rechute durant la nuit. Il

aurait dû être là, prêt à remettre les trois prisonniers à la police de l’État.

Et puis, son estomac commençait à faire de drôles de bruits. Le livreur du

restaurant n’était pas venu et Nick regarda le téléphone d’un air de dépit. Il

aimait beaucoup la science-fiction et s’achetait parfois de vieux livres à

moitié déchirés, découverts sur les étagères poussiéreuses des brocanteurs de

campagne. Et il se surprit à penser, mais ce n’était pas la première fois, que

ce serait vraiment un grand jour pour les sourds-muets du monde quand apparaîtraient

ces téléphones à écran dont on parlait un peu partout.

À neuf heures moins le quart, il

se sentit vraiment mal à l’aise et s’avança vers la porte pour voir ce qui se

passait dans le bloc des cellules.

Billy et Mike étaient tous les

deux debout derrière leurs grilles. Ils cognaient depuis un bon bout de temps

déjà sur les barreaux avec leurs chaussures… ce qui prouvait simplement que les

gens qui ne peuvent pas parler ne constituent qu’un faible pourcentage des

connards du monde. Vince Hogan était couché. Il tourna simplement la tête et

regarda fixement Nick. Son visage était pâle, à l’exception de ses joues, très

rouges, et de deux taches noires sous ses yeux. De la sueur perlait sur son

front. À voir son regard fiévreux et apathique, Nick comprit que l’homme était

malade. Son inquiétude grandit encore.

– Hé, connard, c’est pour

quand le petit déjeuner ? gueula Mike. Et j’ai bien l’impression que Vince

aurait besoin de voir le toubib. Ça lui réussit pas de trop parler, pas vrai, Bill ?

Bill n’était pas d’humeur à

plaisanter.

– Je regrette ce que je t’ai

dit tout à l’heure. Vince est malade, tu peux me croire. Il a besoin de voir un

toubib.

Nick fit signe qu’il avait

compris et ressortit. Il se rassit derrière le bureau et prit le bloc-notes :

Shérif Baker, ou celui

qui lira ce mot : Je suis allé chercher à manger pour les prisonniers et

voir si je peux trouver le docteur Soames pour Vincent Hogan. Ce n’est pas de

la comédie, il a l’air vraiment malade.

Nick Andros.

Il détacha la

feuille et la laissa sur le bureau. Puis il glissa le bloc-notes dans sa poche

et sortit dans la rue.

La première chose qui le frappa

fut la chaleur tranquille du matin et l’odeur des plantes qui embaumaient la

rue. L’après-midi allait être torride. Un de ces jours où les gens préfèrent

faire leurs courses très tôt pour rester tranquilles l’après-midi. Mais la

grand-rue de Shoyo paraissait étrangement déserte ce matin-là, comme un

dimanche.

Devant les magasins, la plupart

des places de stationnement étaient vides. Quelques voitures quelques camions

de ferme circulaient dans la rue mais pas beaucoup. La quincaillerie avait l’air

d’être ouverte, mais les stores de la banque étaient encore fermés, alors qu’il

était plus de neuf heures.

Nick tourna à droite. Le

restaurant se trouvait cinq rues plus loin. Il allait traverser la troisième

quand il vit la voiture du docteur Soames qui remontait lentement la rue dans

sa direction en zigzaguant un peu, comme épuisée. Nick fit de grands gestes, crut

un moment que Soames n’allait pas s’arrêter mais le médecin s’approcha finalement

du trottoir et se gara en biais, obstruant près de la moitié de la rue. Il ne

sortit pas, mais resta assis derrière son volant. Nick eut un coup quand il le

vit. Soames avait vieilli de vingt ans depuis qu’il l’avait vu pour la dernière

fois en train de bavarder avec le shérif. L’épuisement sans doute, mais l’épuisement

ne pouvait quand même pas expliquer une transformation aussi radicale. Le

médecin sortit alors un mouchoir froissé de sa poche, comme un vieux

prestidigitateur blasé fait un tour qui ne l’intéresse plus guère, et éternua

plusieurs fois. Puis il se laissa aller contre l’appui-tête, la bouche

entrouverte, pour reprendre son souffle. Sa peau était jaune et cireuse, comme

celle d’un mort, pensa Nick. Puis Soames ouvrit les yeux.

– Le shérif Baker est mort. Si

c’est pour ça que vous m’avez fait signe, eh bien tout est fini. Il est mort un

peu après deux heures ce matin. Jane est malade elle aussi.

Nick écarquillait les yeux. Mort,

le shérif Baker ? Mais sa femme était venue hier soir, et il se sentait

mieux. Et elle… elle était en pleine forme. Non, ce n’était pas possible.

– Oui, mort, répéta Soames, comme

si Nick avait pu dire ce qu’il pensait. Et il n’est pas le seul. J’ai signé

douze certificats de décès en douze heures. Et je connais vingt malades qui vont

être morts d’ici midi, si Dieu le veut. Mais j’ai bien l’impression que Dieu n’a

rien à y voir. Et je le soupçonne fort de ne pas vouloir se mêler de cette affaire.

Nick sortit le bloc-notes de sa

poche.

Qu’est-ce qu’ils ont

tous ?

Je ne sais pas, répondit

Soames en froissant lentement la feuille pour en faire une boule qu’il jeta

dans le caniveau. Mais tout le monde en ville semble avoir attrapé cette cochonnerie.

Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Et je suis malade moi aussi, même si c’est

surtout de la fatigue pour le moment. Je ne suis plus tout jeune. Toutes ces

heures debout, il faudra bien que je paye le prix.

Sa voix fatiguée, effrayée, avait

monté d’un cran. Heureusement, Nick ne put l’entendre.

– Et ça n’arrangera rien si

je me mets à pleurnicher.

Nick, qui n’avait pas du tout

compris que Soames avait envie de pleurnicher, le regarda d’un air médusé.

Soames prit une bonne minute pour

sortir de sa voiture en s’appuyant sur le bras de Nick. Sa main le serrait

comme celle d’un vieillard, une pression faible, mais presque frénétique.

– On va s’asseoir sur ce

banc, Nick. C’est agréable de vous parler. On vous l’a sûrement déjà dit.

Nick tendit la main dans la

direction de la prison.

– Ils ne vont pas s’envoler

et, s’ils ont attrapé cette saloperie, ce sont les derniers sur ma liste pour

le moment.

Ils s’assirent sur le banc vert

vif. Sur le dossier, une petite pancarte faisait de la réclame pour une

compagnie d’assurances locale. Soames leva un peu la tête pour recevoir en

plein visage les rayons du soleil.

– Frissons et fièvre. Depuis

à peu près dix heures hier soir. Non, les frissons ont commencé un peu plus

tard. Heureusement, pas de diarrhée.

Vous devriez aller vous

coucher.

– Oui, je devrais, et c’est

ce que je vais faire. Mais je veux d’abord me reposer quelques minutes…

Il ferma les yeux et Nick crut qu’il

s’était endormi. Il se demandait s’il devait aller au restaurant pour rapporter

quelque chose à Billy et à Mike.

Puis le docteur Soames recommença

à parler, sans ouvrir les yeux. Nick observait ses lèvres.

– Les symptômes sont tous

très communs. Frissons. Fièvre. Maux de tête. Faiblesse générale. Manque d’appétit.

Miction douloureuse. Enflure des ganglions des aisselles et de l’aine. Respiration

difficile.

Il regardait Nick.

– Ce sont les symptômes du

rhume, de la grippe, de la pneumonie. Nous pouvons soigner tout cela, Nick. Sauf

quand le malade est très jeune ou très vieux, ou s’il a été affaibli par une

autre maladie, les antibiotiques finissent par en venir à bout. Mais pas cette

fois-ci. L’évolution est rapide ou lente. Aucune importance. On ne peut rien

faire. Cette chose monte, régresse, monte encore ; le malade est de plus

en plus faible ; l’enflure empire ; et finalement, c’est la mort. Quelqu’un

a fait une erreur quelque part… et ils essaient de le cacher à tout le monde.

Nick le regardait, incrédule. Avait-il

bien lu les mots sur les lèvres du médecin ? Soames était-il en plein

délire ?

– Un peu paranoïaque, non, vous

ne trouvez pas ? demanda le médecin en le regardant avec une lueur d’amusement

dans ses yeux fatigués. Vous savez, la paranoïa de la jeune génération m’inquiétait

beaucoup. Toujours en train de penser qu’on interceptait leurs conversations au

téléphone… qu’on les suivait… qu’on ramassait des tas d’informations sur eux

dans des banques de données… et je découvre maintenant qu’ils avaient raison et

que j’avais tort. La vie est bien belle, Nick, mais la vieillesse peut vous

faire payer très cher vos préjugés.

Que voulez-vous dire ?

– Il n’y a plus un téléphone

qui fonctionne à Shoyo.

Nick ignorait s’il s’agissait d’une

réponse à sa question (Soames n’avait apparemment jeté qu’un regard distrait

sur son dernier message), ou si le docteur était parti sur une nouvelle piste –

la fièvre le faisait peut-être divaguer.

Le médecin vit que Nick avait l’air

étonné et il parut comprendre que le sourd-muet ne le croyait peut-être pas.

– C’est pourtant vrai. Si

vous essayez d’appeler en dehors de la ville, tout ce que vous obtenez c’est un

message enregistré. Les deux entrées et les deux sorties de l’autoroute sont

barrées. TRAVAUX disent les pancartes. Mais il n’y a pas de travaux. J’ai été

voir. Je suppose qu’on pourrait enlever les barrières, mais il ne paraît pas y

avoir beaucoup de circulation sur l’autoroute ce matin. Et la plupart des

véhicules semblent être des camions et des jeeps de l’armée.

Et les autres routes ?

– La route 63 est coupée à

la sortie est. Réparation d’un petit pont. À la sortie ouest, on dirait qu’il y

a eu un grave accident. Deux voitures en travers de la route. Impossible de

passer. Des feux clignotants, mais pas trace de la police, pas trace d’une dépanneuse.

Il s’arrêta, sortit son mouchoir

et se moucha.

Les ouvriers qui réparent le pont

travaillent vraiment lentement, selon Joe Rackman qui habite par là. J’étais

chez Rackman il y a deux heures à peu près pour m’occuper de son petit garçon

qui est vraiment très malade. Joe m’a dit qu’il avait l’impression que les

ouvriers étaient en fait des soldats, même s’ils sont habillés comme des types

de la voirie et qu’ils aient un camion des travaux publics.

Comment le sait-il ?

Les ouvriers font

rarement le salut militaire.

Soames se leva et Nick fit de

même.

Les petites routes ?

– Peut-être. Mais je suis un

médecin, pas un héros. Joe dit qu’il a vu des fusils dans la cabine de ce

camion. Des fusils de guerre. Si quelqu’un tente de sortir de Shoyo par les

petites routes, et s’ils le voient faire, qui sait ? Et puis, une fois

sorti de Shoyo, quoi ? Je répète : quelqu’un a fait une erreur. Et

maintenant ils s’efforcent de tout cacher. De la folie. De la folie. Naturellement

on va finir par le savoir, et il ne faudra pas longtemps. Mais en attendant, combien

de gens vont mourir ?

Terrorisé, Nick regarda le

docteur Soames remonter dans sa voiture.

– Et vous, Nick, comment ça

va ? Vous éternuez ? Vous toussez ?

À chaque question, Nick fit signe

que non.

– Allez-vous essayer de

partir d’ici ? Je pense que c’est possible, en passant par les champs.

Nick secoua la tête et se mit à

écrire.

Ces types sont enfermés.

Je ne peux pas les laisser. Vincent Hogan est malade mais les deux autres ont l’air

d’aller bien. Je vais leur apporter leur petit déjeuner, et ensuite j’irai voir

Mme Baker.

Vous êtes un brave

type, dit Soames. C’est plutôt rare. Et à notre époque, un jeune homme qui a le

sens des responsabilités, c’est encore plus rare. Elle va apprécier, Nick, je

sais. M. Braceman, le pasteur, a dit qu’il irait la voir lui aussi. J’ai

bien peur que ce ne soit pas sa dernière visite de la journée. Vous allez faire

attention à ces trois types, n’est-ce pas ?

Nick fit un petit signe de tête.

– Très bien. Je vais essayer

de passer vous voir cet après-midi.

Le médecin démarra, les yeux

rouges, l’air hagard, épuisé. Nick le suivit quelque temps du regard, très

inquiet, puis continua sa route vers le restaurant. Il était ouvert, mais l’un

des deux cuisiniers n’était pas là et trois des quatre serveuses ne s’étaient

pas présentées. Nick dut attendre longtemps qu’on le serve. Quand il revint à

la prison, Billy et Mike avaient l’air terrorisés. Vince Hogan délirait. À six

heures de l’après-midi, il était mort.

 

le fléau
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